
La revue Odal était la revue officielle de l’idéologie Blut und Boden (Sang et Sol). L’image de la couverture de ce numéro de mai 1937 suffit à faire comprendre les implications racistes de ce concept. Mais ce que l’image ne dit pas, ce sont les origines historiques de cette obsession bien allemande autour du lien entre la race et le sol. Je suis de ceux qui pensent que l’on doit se tourner vers deux événements précis dans l’histoire allemande pour non seulement comprendre cette obsession, mais le Troisième Reich en général. Le premier est le blocus imposé par les Alliés contre l’Allemagne dont les historiens parlent peu, mais qui a pourtant fait entre 400,000 et 800,000 morts parmi les civils allemands. Ce blocus sévit pendant toute la Première Guerre mondiale et même après, puisque le blocus est maintenu jusqu’à la ratification du Traité de Versailles en juin 1919. Le second événement est l’amputation territoriale des terres agraires à l’est du second empire, comme illustré sur cette carte tirée d’un manuel scolaire de l’époque.

Près de 46 000 km2 furent amputés, qui recoupaient de nombreux hectares de terres arables. Le souvenir de la faim et des morts causés par le blocus, ensemble avec la peur que les hectares de terres arables restants ne soient pas suffisants pour nourrir le peuple allemand ont été à la base de cette obsession nazie pour le sol et le sang. D’où cette idée sur ma carte que les riches terres noires de l’est ont structuré le régime nazi, assurément dans son expansion militaire à l’est. Le terme «terres de sang» popularisé par l’historien Tim Snyder devrait être compris en ce sens.

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