Un RasberryPi est un ordinateur de la taille d’une carte de crédit et qui coûte moins d’une centaine de dollars canadiens. Pour l’usage que la majorité des gens font de leur ordinateur, le Pi est suffisamment puissant et on peut y installer la suite LibreOffice. Le Pi fonctionne en Linux, plus précisément Debian. Selon le modèle, le Pi est équippé de 4 ports USB, un port HDMI et un port Ethernet, ce qui veut dire qu’on peut y brancher tout ce dont on a généralement besoin, voire un adaptateur USB WIFI.

Le Pi 2, modèle B

Beaucoup de gens aiment ensuite se bricoler un boîtier pour leur Pi avec des matériaux recyclés, ce qui réduit l’empreinte environnementale de notre pratique informatique. Le Pi a été développé à la base pour promouvoir la litéracie numérique chez les jeunes. Son faible prix a ensuite fait sa popularité. Mais ce qui fait le véritable succès du Pi, c’est la possibilité qu’il offre (contrairement aux autres ordis sur le marché) d’étendre le software en hackant le hardware ou (en bon français) d’aller plus loin que les logiciels, en branchant des composantes externes au Pi. Un livre vient de sortir qui s’adresse aux enfants mais qui en fait contient plein de recettes qui plairont aussi aux grands.

Un livre parmi d’autres pour réaliser des projets simples mais amusants avec le Pi

Toutes les recettes dans ce livre ne nécessitent que des connaissances en Python (d’où le Pi dans RasberryPi), une planche de montage expérimental (en anglais breadboard) et des fils électriques. Mais éventuellement, quand on a réussi un projet, on souhaitera le rendre pérenne et, donc, on devra éventuellement souder. Je sais, le mot fait peur! Mais pour n’avoir jamais fait de soudure électronique auparavant, je peux vous assurer que c’est relativement facile et on peut s’en sortir à bas prix. J’ai personnellement choisi d’investir dans un équipement d’une qualité relativement bonne; mais on trouve des fers à souder pour une vingtaine de dollars. Et si le plomb fait peur, sachez qu’il y a maintenant du fil à souder sans plomb. Il y a plein de tutoriels dans YouTube sur comment s’y prendre, dont ceux de Collin Cunningham (ce gars est incroyablement cool, dont le parcours mélange science, arts visuels et électronique).

Ma station de travail, avec un absorbeur de fumée, une tuile de céramique pour éviter de brûler les meubles et une base solide pour tenir les choses en place

L’avantage de souder est qu’on peut ajouter toutes sortes de composantes à notre Pi pour très peu de sous. Par exemple, pour notre jardin ancestral, j’ai acheté un écran LCD pour une trentaine de dollars canadiens. Il n’est pas cher pour une raison: il faut l’assembler soi-même avec un fer à souder. Mais la compagnie qui le vend (Adafruit) fournit des instructions très claires sur l’assemblage. Adafruit a été fondé par Limor Fried, à qui le magazine Reinvented a consacré son deuxième numéro; un magazine qui vise à inspirer un intérêt chez les femmes pour les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques).

La carte de circuit imprimé sur laquelle il faut souder l’écran LCD, de même que trois résistances électriques (en haut à droite) et une puce (MCP23017).

Souder est relativement facile parce que la carte de circuit imprimé est recouverte d’epoxy (ici en bleu) et que le plomb «flotte» dessus pour se coller uniquemement aux surfaces dénudées. Qui plus est, le fil a souder comporte une âme de flux (une résine) qui lui permet de couler encore plus facilement. Par contre, quand (comme ici en haut à gauche) les trous sont très rapprochés, il peut arriver que nos soudures collent entre elles (ce qu’il faut éviter à tout prix!). Il faut alors utiliser de la tresse à dessouder (wick) et recommencer. YouTube est plein de tutoriels sur ça aussi.

Gros plan sur mes soudures. Pas si mal pour un débutant!

Rappelons que le but de tout ça est d’installer dans le jardin un système électronique qui fera plusieurs choses, dont afficher sur l’écran LCD de la poésie autochtone et les prévisions météo. Après assemblage et avec quelques lignes de Python, on peut déjà saluer mon plus précieux collaborateur dans ce projet:

Pour la suite, il y a encore un peu de soudure au programme, puisqu’on voudrait que notre Pi puisse également lire l’humidité de notre jardin. Pour le moment, nous en sommes encore au stade de la planche de montage expérimental: les différents raccords se font entre le senseur et le Pi à travers une puce (MCP3008) qui traduit les relevés analogiques vers le numérique.

Oui, Anthony, c’est ton bureau…

C’est la partie la plus difficile pour le moment, pour des raisons de software surtout (on arrive pas à ce que le Pi reconnaisse la puce). Pour qui est prêt à se lancer dans l’aventure de l’électronique, il faut savoir que ce n’est pas l’adversité qui manque. Mais il suffit de s’armer de patience et de détermination, se dire qu’on finira bien par venir à bout des problèmes et, surtout, garder en tête le résultat final.