J’espère que, comme moi, vous avez passé un bel été. Il y a du nouveau dans le jardin historique, avec maintenant du tabac et du tournesol, sur les conseils de Lysanne. L’Épicerie a d’ailleurs rediffusé le 5 août l’émission sur les 3 soeurs et ajouté une mise à jour sur l’édition 2020. La Tribune a aussi couvert cette dernière.

Une section «H(erbor)istoire» s’est ajoutée cette année, avec une nouvelle pancarte et un code QR qui mène vers ce site.

Le jardin historique de l’université compte désormais onze plantes médicinales.
La nouvelle section sur l’histoire de l’herboristerie avec ses plantes médicinales. Photo Michel Caron
Notre nouvelle pancarte. Une surprise attend les médiévistes à l’endos (et peut-être les amateurs du Witcher, qui est également herboriste en son genre)!

Le jardin fait maintenant partie des 10 points d’intérêt en matière de développement durable à l’UdeS que l’on retrouve sur une carte interactive offerte dans l’application BaladoDécouverte. L’Université a érigé une nouvelle pancarte près du jardin, avec un code QR menant vers l’application.

Nouvelle pancarte de l’UdeS

Dans ce billet, je vais vous parler de la suite pour le jardin historique et le code Python que cela implique, mais avant j’aimerais faire un petit suivi des billets précédents. Mon dernier article portait sur la bathymétrie. Or, j’ai vu passer dans Twitter cette superbe carte du lac le plus profond du monde, le lac Baïkal. Elle a été réalisée par woodenmap.

Image
Le lac Baïkal par Woodenmap

On voit que le projet mélange un fond de carte ancienne, un style manuscrit avec la typo appropriée, mais aussi les profondeurs dans des teintes de bleu et des contours. Le tout est vraiment très élégant et, en plus, la carte est pensée pour être gravée sur du bois. Il est peut-être possible de réaliser des cartes 3D en bois dans le nouveau studio de création de l’Université, que je n’ai pas encore eu le temps d’explorer. À suivre…

J’ai poursuivi cet été mon ascension systématique des monts de l’Estrie et j’ai découvert avec plaisir au sommet du mont Scotch Cap cette carte:

Petite surprise sur le mont Scotch Cap

Il s’agit d’une carte conventionnelle, mais à laquelle on a ajouté des reliefs avec des ombres et des contours, en se servant de la méthode que j’avais montrée dans un billet sur les modèles d’élévation numériques. On voit d’ailleurs que cela a légèrement déformé les noms de lieu.

Le résultat est vraiment cool et permet d’avoir une meilleure idée, une fois au sommet, de la topographie environnante.

Autre belle découverte de l’été, dans Twitter: une Storymap écrite en quarantaine par Kelly O’Neill, à qui ont doit l’Imperia Project. Ça se lit comme un roman de détective et illustre la formidable synergie entre l’histoire et la cartographie. L’auteur sait transmettre le goût des archives.

Extrait de la carte commentée par O’Neill

Enfin, revenons au jardin historique… Nous ne sommes pas seuls à cultiver l’histoire. Cet été, j’ai visité avec enchantement le jardin ancestral de Georgeville dans les Cantons, qui recèle beaucoup de plantes ancestrales, avec une section culinaire. Un bijou! Plus d’info ici.

Le Jardin Bigelow

Dans le monastère des Augustines à Québec on trouve un jardin médicinal qui vaut le détour (avec achillée et myrte), tandis que dans le musée des Ursulines, on peut voir un cahier de recettes de sirops à base de plantes médicinales.

Musée des Ursulines, Ville de Québec

Mentionnons que le campus de la Santé de l’UdeS comporte aussi un jardin médicinal, mais qui aurait besoin d’un peu d’amour… Le nôtre se porte bien, il reçoit beaucoup d’attention et je remercie ceux et celles qui l’ont arrosé cet été. J’ai placé un repère dans OSM:

Le marqueur est associé aux attributs suivants:

Mais pour bien faire connaître notre jardin, il faudrait une troisième pancarte. J’avais d’abord pensé la placer près du trottoir, mais la nouvelle pancarte de l’UdeS remplit maintenant la fonction de signaler notre jardin aux passants. On pourrait donc imaginer ajouter une pancarte dans la bibliothèque ou un autre lieu achalandé pendant l’ACFAS, qui se tiendra sur notre campus, après un report dû à la pandémie. Cette pancarte, j’en avais déjà glissé mot dans ce billet, comprendrait un Pi équipé d’un écran LCD qui diffuserait, entre autres, de la poésie autochtone. J’ai donc fait le plein de cette dernière cet été, qui exprime un rapport à la nature dont, je pense, tous pourraient s’inspirer.

J’ai ensuite choisi des morceaux appropriés pour notre jardin et j’ai écrit un petit programme pour les afficher sur l’écran. Ce programme est en CircuitPython, un langage qui permet de communiquer via Python avec du hardware. Voici une partie du programme:

"""Poesie autochtone"""
import time
import board
import busio
import adafruit_character_lcd.character_lcd_rgb_i2c as character_lcd

lcd_columns = 16
lcd_rows = 2

i2c = busio.I2C(board.SCL, board.SDA)

lcd = character_lcd.Character_LCD_RGB_I2C(i2c, lcd_columns, lcd_rows)

lcd.clear()

lcd.message = "Poesie\nautochtone"
time.sleep(2)
lcd.clear()
##pourpre
lcd.color = [50, 0, 50]
lcd.message = "L\'amour c\'est"
time.sleep(2)
lcd.clear()
lcd.message ="une foret\nvierge"
time.sleep(2)
lcd.clear()
lcd.message = "pis..."
time.sleep(2)
lcd.clear()
lcd.message = "une coupe\na blanc"
time.sleep(2)
lcd.clear()
lcd.message = "dans la meme\nphrase."
time.sleep(2)
lcd.clear()
lcd.message = "--Marie-Andree\nGill"
time.sleep(5)

Et voici un extrait de ce que ça donne:

L’écran ne permet toutefois pas d’afficher les accents.

Le programme final sera une boucle qui imprime de façon aléatoire des haikus de ce genre. La couleur de fond sera déterminée par le degré d’humidité d’une plante que notre Pi surveillera. La suite du projet ira au printemps prochain, car la COVID nous a tous ralentis.

Cette année, nous avons eu la visite de Monsieur Michel Durand Nolett, qui m’a été recommandé par le Musée des Abénakis à Odanak. Il nous a parlé des usages autochtones des plantes médicinales sauvages. La Tribune a couvert sa conférence. Le Musée comporte d’ailleurs un très beau sentier (initié par Michel) avec 13 pancartes décrivant les plantes médicinales présentes. Sur ces dernières, j’ai fait acheter par notre bibliothèque l’excellente série d’ouvrages par Isabelle Kun-Nipiu Falardeau, alias La Métisse.

La collection de livres de la Métisse, maintenant disponible à la bibliothèque Roger-Maltais