Dans le chapitre 6 de mon manuel pour le cours Monde contemporain, on voit l’impérialisme écologique, avec une petite histoire du monde en 4 plantes. Ce qui nous amène à voir l’histoire de la cartographie environnementale et son rapport à la botanique économique. Voici un extrait du manuel:

Si [la botanique économique] était dépendante des variations de température à travers le monde, les températures variaient également selon l’altitude. En raison de la raréfaction progressive de la pression atmosphérique, un gradient de refroidissement se crée, soit environ 0,55°C par 100 m. L’on se souvient (chapitre 2) que les explorateurs emportaient avec eux un thermomètre pour mesurer l’altitude. On trouve au chapitre 2 une carte illustrant le rapport entre altitude et végétation. Le fait est que ce gradient crée des conditions climatiques différentes du bas au sommet des montagnes. C’est ce qu’on appelle des «étages de végétation». Sachant cela, il apparaît important pour la botanique économique de cartographier non seulement la dispersion des températures sur le plan horizontal (comme dans la carte isotherme de Woodbridge), mais également sur le plan vertical, comme sur cette carte de Madagascar.

Manuel Monde contemporain

Dans cet article, nous allons voir comment ajouter des élévations à cette carte de Madagascar avec QGIS et, donc, en faire un objet 3D. Il faut d’abord géoréférencer la carte, comme expliqué dans ce tutoriel. Ensuite, on se procure les modèles d’élévations numériques pour la région et on les ajoute au projet, comme expliqué dans cet autre tutoriel. C’est optionnel, mais on pourrait fusionner les fichiers tiff qui contiennent nos élévations pour faciliter leur manipulation.

Une fois l’opération terminée, on peut se débarasser des couches qui ont été fusionnées. Nous allons maintenant créer une couche vectorielle.

Cette couche consistera simplement en un polygone qui nous servira à délimiter la zone à laquelle les élévations s’appliqueront. Ce que je n’avais pas fait dans le cas de ma carte des Alpes.

Nous pourrions créer une simple couche vectorielle et dessiner un rectangle. Mais nous allons la jouer sophistiqué et utiliser l’extension QuickOSM qu’on peut se procurer dans le gestionnaire des extensions.

J’ai expliqué dans un autre tutoriel comment récupérer dans QGIS des données issues d’OSM. Donc, pour obtenir un polygone représentant les côtes de l’île, nous devons exécuter la requête suivante:

Dans les paramètres avancés, on peut spécifier que seules les lignes et les polygones nous intéressent.

Ce qui donne ceci dans le cas des lignes:

Pour la suite, nous allons avoir besoin d’une autre extension: QGIS2threejs. J’ai montré en partie comment s’en servir dans ce tutoriel. La différence ici, c’est que nous allons limiter l’étendue de nos élévations à la couche OSM que nous venons de créer.

Le résultat donne ceci:

On peut manipuler le modèle 3D ici. Le résultat est un outil pédagogique intéressant pour amener les élèves dans une classe à comprendre l’importance des étages de végétation pour l’impérialisme botanique, en général, et l’empire français, en particulier, pour qui l’île de Madagascar est intéressante, surtout quand on la compare aux autres colonies françaises africaines, plutôt désertiques.

Pour publier son modèle en ligne, il faut exporter vers le Web.

On peut ensuite pour peu de frais mettre en ligne dans AWS en suivant ce tutoriel.