Dans le chapitre 10 du manuel Monde contemporain, nous abordons les projections cartographiques. Le prochain numéro de Québec-Science fait d’ailleurs place à un article de fond sur le cartes anciennes auquel j’ai eu le plaisir de contribuer.

On y parle notamment de la projection Peters-Gall, qui donne ceci:

Et voici ce que dit le manuel de cette projection:

En 1973, Arno Peters (1916-2002), un cartographe et  historien allemand, a pour la première fois présenté une carte  censée représenter équitablement les pays colonisés et les  pays en voie de développement. Ces derniers, couvrant 62  millions km2, dépassaient largement la superficie des pays  dominants de l’hémisphère Nord, (couvrant seulement 30  millions km2). Le fait que les cartes traditionnelles ne  traduisent pas cette différence de superficies et tendent au  contraire à montrer que l’hémisphère Nord est plus vaste que  les pays du Tiers Monde était, selon Peters, une injustice.  Pour concevoir sa carte, Arno Peters a eu recours à une  technique appelée «equal-area projection», qui, en traitant le  globe comme un cylindre qui serait ensuite déroulé sur un  rectangle, permet de maintenir la proportion entre les  surfaces sur la carte et les surfaces réelles. Cette méthode  avait été inventée par James Gall en 1855. 

Manuel Monde contemporain

Il est vrai que les projections ont tendance à déformer le monde, particulièrement celle de Mercator, qui est pourtant la plus utilisée, et à donner une fausse impression de la taille de certains pays, comme on peut s’en convaincre avec ce site web: The True Size of… La raison pour laquelle Mercator demeure populaire (c’est la projection de GoogleMaps et OpenStreetMaps), c’est qu’à petite échelle (celle à laquelle on utilise nos téléphones pour nous orienter), les distorsions sont minimes, contrairement à grande échelle où le Groenland apparaît aussi gros que l’Afrique.

Dans ce même chapitre, qui est aussi consacré à la guerre froide, on peut apercevoir une carte qui utilise une projection dite stéréographique du pôle Nord.

Cette projection a l’avantage de mieux saisir la proximité de la Russie (ou jadis l’URSS) et du Canada quand on considère leur relation latitudinale. Ce qu’une projection Mercator ne permettrait pas de faire. Dans cet article, nous allons réaliser une carte stéréographique de l’Arctique. Pour ce faire, commençons par entrer ce mot dans la boîte des coordonnées en bas de l’écran.

Une couche vectorielle apparaît avec les différents pays et leurs frontières.

La projection par défaut de cette couche est de type Mercator. Cette projection ne permet pas de visualiser la proximité nordique de la Russie et du Canada.

Pour changer cette projection, zoomons d’abord sur le Québec (ça aide pour la suite), puis cliquons sur le type de projection, en bas de l’écran, à droite des cordonnées.

Cherchons (on peut s’aider de la boîte filtre en haut de la fenêtre qui vient de surgir) la projection suivante:

Ce qui nous donne ceci:

Je peux ensuite donner des couleurs glaciales aux pays:

Ce qui me donne ceci:

Ce qui est déjà un bon début pour ensuite ajouter, par exemple, des flèches montrant la recherche du passage du Nord-Ouest, comme dans cette excellente carte dynamique récente: Arctic Fog.