Dans le chapitre 12 de mon manuel, nous abordons l’anthropocène et analysons une carte réalisée par Richard Harrison en 1940 qui illustre les opérations internationales de l’entreprise Standard Oil au début de la Seconde Guerre
mondiale.

Voici comment le Norman B. Leventhal Map Center décrit cette carte :

Plutôt que d’utiliser une projection conventionnelle telle que le Mercator ou une projection interrompue, Harrison, qui est connu pour ses solutions innovantes en conception cartographique, a inventé une projection mondiale, que l’on
pourrait appeler à juste titre une « projection de gouttes
d’huile ». Cette solution créative lui a permis de mettre en avant le Texas et le Venezuela, les principales zones de production de pétrole brut de Standard Oil, et Aruba, le site de la plus grande raffinerie de l’entreprise. Par conséquent, l’objectif principal de la carte était les parties des activités de la compagnie qui étaient les plus rentables. Les activités de la société étant mondiales, le reste du monde est représenté, mais les zones de vente moins rentables, notamment l’Afrique de l’Est, l’Asie du Sud-Est et de l’Est, et l’Australie se caractérisent par une taille réduite en marge de la carte.

Norman B. Leventhal Map Center

Il est possible avec QGIS de faire comme Harrison et de donner aux pays des tailles proportionnelles à une des variables contenues dans la table des attributs d’une couche vectorielle. C’est ce que l’on appelle un cartogramme. Wikipedia le définit ainsi:

Un cartogramme est une carte pour laquelle une variable thématique, comme la population ou le PIB, remplace la surface des territoires représentés. La géométrie de l’espace de la carte est déformée afin de se conformer aux informations relatives à la variable représentée. Il s’agit de l’une des anamorphoses (déformation d’image) employées en cartographie. Il existe principalement deux types de cartogrammes : cartogrammes de surface et cartogrammes de distance.

Wikipedia

Dans cet article, nous allons voir comment créer un cartogramme de surface avec QGIS. La première chose à faire, consiste à installer l’extension appropriée, soit Cartogramm3, dans le gestionnaire des extensions. Ensuite, repérer l’icône de l’extension en question.

Si elle n’apparaît pas, ajoutez sous le menu Vue la barre d’outils de numérisation de forme.

Entrons le mot word dans la boîte des coordonnées pour faire apparaître une carte du monde. Avec l’outil de sélection par expression, on sélectionne que les pays de l’Amérique du Sud.

Puis, avec un clic droit sur la couche, on exporte les entités sélectionnées, ce qui nous donne une nouvelle couche avec seulement les pays d’Amérique du Sud. Ouvrons la table des attributs de cette nouvelle couche (clic droit) et rendons-la éditable en cliquant sur le crayon jaune en haut à gauche.

Créons une nouvelle colonne avec l’icône suivante:

Donnons-lui un nom approprié et peuplons-la par le pourcentage de terres déforêstées pour en faire des pâturages, selon les données fournies par cette source.

Enregistrons en cliquant à nouveau sur le crayon jaune, puis fermons notre table. Cliquons sur l’icône de Cartogramm3 pour lancer l’extension, sélectionnons la couche que nous venons de créer, puis choisissons le champ que nous avons ajouté dans la table des attributs.

On clique sur OK pour lancer l’algorithme. C’est ici que vous allez savoir si votre ordinateur est puissant, car dans le cas contraire, cela va lui prendre des heures, voire des jours. On ajoute comme touche finale des teintes différentes aux pays, en utilisant la méthode montrée auparavant. Le résultat donne ceci: